Santé mentale au travail : un enjeu majeur pour 3,4 millions d’actifs, un coût de près de 25 milliards d’euros par an - Etude Acteurs de la French Care - MGEN menée par le Cabinet Asterès
Évaluer le coût de la santé mentale des actifs, c’est l’objectif de l’étude inédite du cabinet Asterès menée par les Acteurs de la French Care et MGEN. Sur la base de cette étude, l’association Acteurs de la French Care qui fédère une quarantaine d’acteurs privés et publics de la santé en France (dont MGEN), formule 10 recommandations concrètes pour mieux prévenir et réduire l’impact sanitaire, économique et social. À la suite de la Journée mondiale de la Santé mentale, cette étude a été présentée lors d’un événement organisé par les Acteurs de la French Care et la MGEN à PariSanté Campus le 26 novembre 2025.
La santé mentale, un enjeu sanitaire, économique et social de premier ordre
À l’échelle européenne, l’OCDE estime que l’impact économique des troubles mentaux représente environ 4 % du PIB. En 2022 en France, 3,4 millions d’actifs ont été concernés par des pathologies mentales ou la prise de traitements psychotropes. Chaque année, le coût tangible de la santé mentale est estimé à 24,7 milliards d’euros, dont 60 % supportés par l’Assurance Maladie, 31 % par les employeurs et 9 % par les organismes complémentaires.
Ces chiffres cachent des réalités humaines et professionnelles préoccupantes : près de 20 % des arrêts maladie sont liés à des troubles psychiques, un coût évalué à plusieurs milliards d’euros par an pour les entreprises et la collectivité. Près d’un actif sur deux déclare avoir déjà été confronté à une situation de stress intense ou à des risques psychosociaux, et près de 30 % des salariés disent être régulièrement exposés à des tensions professionnelles fortes.
Les femmes, premières concernées par l’usage de psychotropes hors pathologie
Parmi les actifs concernés, 1,5 million souffrent de pathologies psychiatriques et 1,9 million consomment des médicaments psychotropes sans diagnostic associé. Les femmes sont particulièrement touchées : 6,5 % des femmes actives sont concernées, contre 3,6 % des hommes actifs. Si hommes et femmes sont touchés à parts quasi égales par les pathologies psychiatriques, les femmes sont davantage concernées par les troubles névrotiques, les hommes par les troubles addictifs et psychotiques.
Prendre un virage préventif volontariste
Ces constats soulignent l’importance d’une prévention ciblée et dans la durée. Les mentalités doivent évaluer, en levant les tabous et accompagnant les salariés au quotidien, de manière adaptée, personnalisée tout au long de la vie et en fonction des besoins des organisations. Pour Antoine Tesnière, Président des Acteurs de la French Care, “Avec 3,4 millions d’actifs aujourd’hui concernés par un trouble ou un traitement lié à la santé mentale, il est urgent d’investir dans la prévention et l’accompagnement dans le monde du travail”. Pour Jérémie Sécher, directeur stratégie, transformation, coopération, risques MGEN, “il n’y a pas de santé, sans santé mentale. Elle doit être abordée comme la santé physique : un prérequis à l’épanouissement personnel et professionnel.”
Sensibilisation, dépistage, accompagnement : le parcours de prévention santé doit être repensé de manière globale et personnalisée
MGEN, première mutuelle des agents du service public, apporte à cette initiative son expérience en santé mentale dans la prévention et l’accompagnement des personnes, structures, entreprises publiques et privées. En 2024, MGEN a déjà financé plusieurs programmes innovants de soutien psychologique, au service de plus de 100 000 bénéficiaires. Ce partenariat entre les Acteurs de la French Care et MGEN illustre la force de la coopération entre entreprises et institutions publiques.